40 ans déjà que l’ONG Handicap International œuvre auprès des populations vulnérables. Et pour leur nouveau spot publicitaire, ils signent une masterclass. Alors, pourquoi ça marche aussi bien ?
Que se passe-t-il quand les caméras s’éteignent ? C’est la question que nous pose Handicap International dans son nouveau spot vidéo. Spoiler : la misère ne s’arrête pas quand on détourne le regard. Sa campagne baptisée “After the news” a été imaginé par l’agence Strike, qui a appelé le réalisateur canadien Olivier Staub (plusieurs fois récompensé pour ses spots) et le studio DUST pour la production et le tournage.
Une vidéo parfaitement produite
Avant même de parler du contenu, parlons du contenant. Très en vogue au cinéma et dans les séries télévisées (notamment depuis la série Star Wars The Mandalorian), la vidéo a été réalisé face à un mur LED. Celui-ci permet de créer des décors 3D pour simuler les zones de guerre et les catastrophes naturelles misent en scène dans la vidéo.
”Le choix s'est naturellement orienté vers la production virtuelle sur mur LED, car cette technologie nous permettait de créer en 3D les lieux souhaités sans avoir à voyager, mais aussi d’utiliser la lumière directe produite par l’écran pour créer une intégration naturelle des comédiens et des décors réels, sans avoir à tout faire en post-production.
Victor Simonet, producteur chez DustHandicap International
Un message clair qui fait sens
Ce nouveau concept part d’un constat facilement mesurable : si les conflits se multiplient et que les crises s’intensifient, le grand public s’habitue à la violence et aux images choc. À ce constat s’ajoute la fameuse loi journalistique du “mort au kilomètre”, qui stipule que le public donne plus ou moins d’importance à une information selon sa proximité avec lui. Proximité qui s’étend sur quatre axes : géographique, temporel, affectif et sociétal.
D’où la nécessite, pour Handicap International, de marquer les esprits avec son spot vidéo. Car l’ONG opère auprès des populations exclues et vulnérables, mais également victimes de la loi du mort kilomètre. Autrement dit, plus c’est loin de chez nous et moins on en parle.
L’art de susciter l’émotion et la réaction
On vous parlait de marketing émotionnel récemment. Et voilà un exemple parfait de campagne qui manie des émotions complexes. À la fois de la peur au début de la vidéo, puis du soulagement au milieu, et l’ethos à la fin qui apporte le message. Une masterclass, tout simplement.